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RAPHAËL ET LA GRAVURE

Poursuivant pour la quatrième année consécutive son partenariat avec le musée des Beaux-arts de
Tours dans le cadre de l’opération « Dans les collections de la BnF », la Bibliothèque nationale de
France rend hommage cette année à Raphaël, l’un des artistes les plus célèbres de l’art occidental,
à l’occasion des 500 ans de sa mort le 6 avril 1520. Intitulée Raphaël et la gravure, cette exposition
s’articule autour de14 estampes de Marcantonio Raimondi, Agostino Veneziano, Marco Dente et Ugo
da Carpi, conservées au département des Estampes et de la photographie de la BnF. Gravées d’après
des compositions du maître, elles illustrent toute l’importance accordée par Raphaël à cet art pour
la diffusion de son œuvre.

Raphaël, maître de la Renaissance
Raphaël est sans nul doute l’un des artistes les plus connus de l’histoire de l’art occidental. Sa renommée
est due, d’une part, au nombre d’élèves qu’il a formés et qui ont favorisé la connaissance de sa manière
et, d’autre part, à l’estampe, qui a permis dès son vivant la diffusion de ses compositions.

Né le 6 avril 1483 à Urbino, petite cité des Marches et important foyer de la Renaissance italienne,
Raphaël fait ses premiers pas dans l’atelier de son père, Giovanni Santi, peintre et poète de la cour des
Montefeltro. Orphelin très jeune, il perfectionne son art dans sa ville natale, puis collabore avec le Pérugin,
le peintre le plus recherché de son temps. En 1504, il arrive à Florence, où il découvre les œuvres de
Léonard et Michel-Ange. Du premier, il tira les leçons du paysage et du portrait, et du second celle de la
mise en espace du corps humain. En 1508, à la demande du pape Jules II, il rejoint l’équipe de peintres qui
œuvraient à la décoration des « stanze » (chambres) du Vatican.

Il s’impose rapidement comme le chef du chantier papal. Le pontificat de Léon X lui permet ensuite de
s’affirmer comme l’artiste le plus important de la Rome de l’époque : il fut non seulement peintre, mais
également architecte, archéologue et antiquaire.

Dès son vivant, ses œuvres sont envoyées en France au roi François Ier. Ces tableaux constituent le
noyau de la collection royale, exposée depuis la Révolution au musée du Louvre. À sa mort, le 6 avril
1520, Raphaël était devenu l’artiste le plus aimé de son temps.


Raphaël invenit
Raphaël tient une place centrale dans l’histoire de la gravure et de son développement en Italie, à
tel point qu’il est traditionnellement présenté comme le premier artiste à avoir compris le potentiel
de ce médium pour favoriser la connaissance de son œuvre et la diffusion de sa renommée. Sa
collaboration avec le graveur Marcantonio Raimondi est célébrée depuis Les Vies de Vasari (1550,
1568), ce dernier devenant par la même occasion le tout premier graveur d’interprétation. Cependant,
l’association entre les deux artistes ne se limita pas à la reproduction par le graveur des tableaux du
peintre car Raphaël fournit aussi des dessins préparatoires, parfois inachevés, spécifiquement conçus
pour être transcrits en gravure, comme c’est le cas avec le célèbre Massacre des innocents.

Raphaël est également étroitement lié à la réalisation des tout premiers clairs-obscurs italiens, ces
gravures sur bois en camaïeu obtenues par l’impression d’autant de matrices que de couleurs souhaitées,
selon une technique née dans le monde germanique vers 1506-1510. Les premiers chiaroscuri italiens sont
ainsi l’œuvre du graveur Ugo da Carpi et portent l’invenit de Raphaël, comme La Mort d’Ananie, datée
de1518. Dans l’entourage de Raimondi, d’autres graveurs tels Agostino et Marco Dente reprirent les
compositions de Raphaël, travaillant à partir des dessins du maître ou des gravures de Raimondi.
La fortune gravée de Raphaël fut donc, dès son vivant, considérable et ne cessa pas avec sa mort.
Relevant research areas: Western Europe, Renaissance
[ssba]

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